Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/335

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sauvé la part d’Aristodème. Ils n’avaient point assez d’expérience en législation ; car s’ils en avaient eu, jamais ils ne se seraient persuadés que la religion du serment fut capable de retenir dans les termes du devoir un jeune prince revêtu d’un pouvoir qu’il pouvait porter jusqu’à la tyrannie. A présent qu’un dieu a fait voir comment il fallait alors et comment il faut encore aujourd’hui rendre un gouvernement solide, [692c] il n’y a plus rien, comme je disais tout à l’heure, de fort habile à nous à juger de ce qu’on doit faire, puisque nous en avons devant les yeux le modèle dans ce qui s’est fait ; mais s’il se fût trouvé dans ce temps-là un homme capable d’une pareille prévoyance, d’apporter des tempéraments à la puissance, et de ces trois monarchies de n’en faire qu’une seule, il eût réalisé tous les beaux projets qu’on avait conçus ; jamais l’armée des Perses ni d’aucune autre nation ne serait venue fondre sur la Grèce, ni ne nous eût méprisés comme des gens dont elle n’avait rien à craindre.

CLINIAS.

Tu as raison.

[692d] L’ATHÉNIEN.

Aussi les Grecs se firent-ils peu d’honneur dans la manière dont ils repoussèrent les Perses.