Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/351

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midable de l’armée des Perses, qui nous menaçaient d’une invasion par terre et par mer, ayant jeté l’épouvante dans tous les cœurs, [698c] augmenta la soumission aux lois et aux magistrats. Toutes ces raisons unirent étroitement les citoyens entre eux. En effet, environ dix ans avant le combat naval de Salamine, Datis était venu en Grèce avec des troupes nombreuses, envoyé par Darius, qui lui avait donné un ordre exprès de prendre tous les Athéniens et les Érétriens, et de les lui amener captifs ; ajoutant qu’il répondrait sur sa tète de l’exécution[1]. Datis ayant à sa suite tant de milliers d’hommes, [698d] ne tarda pas à se rendre maître de tous les Érétriens ; et il eut soin de faire répandre chez nous l’effrayante nouvelle qu’aucun Érétrien ne lui avait échappé ; que ses soldats, s’étant donné la main l’un à l’autre, avaient enveloppé tous les habitants comme dans un filet. Cette nouvelle, vraie ou fausse, quel qu’en fût l’auteur, glaça d’effroi tous les Grecs, et les Athéniens en particulier. Ils envoyèrent de toutes parts [698e] demander du secours, que tous leur refusèrent, excepté les Lacédémoniens ; encore ceux-ci, occupés d’une guerre qu’ils avaient à soutenir alors con-

  1. Voyez le Ménexène, t. IV, p. 197