dire à ce sujet. Parmi un grand nombre de moyens d’opérer cette purification, les uns sont plus doux, les autres plus violens. Le législateur peut faire usage de ces derniers, qui sont les plus efficaces, lorsqu’il est en même temps maître absolu dans l’état. Mais s’il établit un nouveau gouvernement et de nouvelles lois sans avoir l’autorité suprême, ce sera beaucoup pour lui, si un traitement plus doux suffit. En politique comme en médecine, les meilleurs remèdes sont les plus douloureux. On y corrige les désordres suivant les règles de la plus sévère justice, et le châtiment se termine souvent à la mort ou à l’exil. C’est ainsi qu’on a coutume de se défaire des grands criminels qu’aucun autre remède n’a pu guérir, et qui sont très-nuisibles au bien public. La cure plus douce se pratique de cette manière. On congédie avec les plus grandes démonstrations de bienveillance ceux que l’indigence réduirait à suivre des chefs qui s’offriraient à eux, et qui, n’ayant rien, voudraient bien s emparer des biens de ceux qui ont quelque chose ; on s’en défait, dis-je, comme d’une plaie de l’état, en couvrant ce renvoi du prétexte honnête de fonder ailleurs une colonie. C’est par là que doit, d’une manière ou d’une autre, commencer quiconque a entrepris de donner des lois à
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