Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/434

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un État. Mais le cas où nous nous trouvons a quelque chose de plus embarrassant. Nous ne pouvons envoyer nulle part de colonie, ni faire aucun triage, aucun choix de citoyens. Ceux qui doivent peupler notre nouvelle ville peuvent se comparer à différens ruisseaux formés, les uns par des sources, les autres par des torrens, qui vont tous se jeter dans un grand lac ; et notre devoir est de mettre tout en œuvre afin que l’assemblage de ces eaux soit le plus pur qu’il se pourra, partie en pompant l’eau de ces ruisseaux, partie en la faisant dériver et en la détournant. Il y a, comme vous voyez, bien des travaux et des dangers attachés à tout établissement politique. Mais comme l’exécution ne s’en fait ici qu’en paroles et nullement en réalité, nous n’avons qu’à supposer que notre choix est fait, et qu’il est aussi pur que nous pouvons le souhaiter, par les précautions que nous avons prises pour fermer l’entrée de notre ville aux méchans qui auraient voulu s’y introduire pour s’emparer du gouvernement, après nous être suffisamment assurés de leur caractère par de longues épreuves et avoir essayé en vain de les rendre meilleurs ; comme aussi par l’accueil favorable et prévenant que nous aurons fait aux gens de bien.