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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/435

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Ne passons pas sous silence un grand avantage qui se rencontre par hasard dans notre établissement, et qu’eut aussi, comme nous l’avons remarqué, celui des Héraclides ; c’est que nous sommes à l’abri des querelles toujours violentes et dangereuses qui s’élèvent à l’occasion du partage des terres, de l’abolition des dettes et de la propriété. Tout État réduit à faire des lois à cet égard est dans l’impossibilité de laisser aucun des anciens règlemens sans y toucher, et en même temps dans l’impossibilité d’y toucher en quelque sorte ; de façon qu’il ne reste, pour ainsi parler, que des souhaits à faire, et qu’il faut seulement ménager de légers changemens à la longue et avec des précautions infinies. Ces changemens dépendent entièrement des riches, qui, outre des biens immenses, ont encore une foule de débiteurs, lorsqu’ils ont la sagesse d’innover sans cesse pour éviter une commotion violente, et quand, par esprit de modération, ils consentent à partager leurs richesses avec ceux qui manquent de tout, sacrifiant une partie pour assurer l’autre, et que, bornant leur fortune à une honnête médiocrité, ils se persuadent que ce n’est point en diminuant sa fortune qu’on s’appauvrit, mais en augmentant ses désirs. Cette disposition d’esprit dans les riches est la principale ressource