Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/479

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menaçantes, exposé à mille attaques sourdes, et courant à tout instant risque de périr, a besoin de magistrats et de gardes qui se succèdent sans interruption du jour [758b] à la nuit et de la nuit au jour, se remplaçant et se confiant les uns aux autres la sûreté publique. Or la multitude n’est pas capable de rien faire de tout cela avec assez de promptitude. Il est donc nécessaire que, tandis que le gros des sénateurs vaquera la plus grande partie de l’année à ses affaires particulières et à l’administration de sa famille, la douzième partie de ce corps fasse durant un mois la garde pour l’État, et ainsi l’une après l’autre pendant les douze mois de l’année, [758c] afin que, de quelque lieu qu’on vienne, ou de la ville même, on puisse s’adresser à eux, soit qu’on ait quelque nouvelle à leur apprendre, soit qu’on veuille les consulter sur la manière dont l’État doit répondre aux demandes des autres Etats, et recevoir leurs réponses aux demandes qu’il leur a faites, et encore à cause des mouvements tumultueux que l’amour de la nouveauté a coutume d’exciter dans les villes, [758d] afin principalement de les prévenir, ou du moins de les étouffer dans leur naissance, l’État en étant averti sur-le-champ. Par cette même raison, ce corps de surveillance de l’Etat doit être toujours le