fléchir, [789d] que le mouvement et l’agitation qui ne vont point jusqu’à la lassitude, sont utiles à tous les corps, soit qu’ils se donnent eux-mêmes ce mouvement, soit qu’ils le reçoivent des voitures, des vaisseaux, des chevaux qui les portent, ou enfin de toute autre manière, et que par cet exercice qui aide à la digestion des aliments, les corps peuvent acquérir la santé, la beauté, la vigueur. La chose étant ainsi, que faut-il que nous fassions ? Voulez-vous que, [789] sauf à nous rendre ridicules, nous portions les lois suivantes : Les femmes enceintes feront de fréquentes promenades[1] ; elles façonneront leur enfant nouveau-né comme un morceau de cire, tant qu’il est mou et flexible ; jusqu’à l’âge de deux ans elles l’envelopperont de langes. Obligerons-nous aussi les nourrices, sous peine d’amende, à porter les enfants dans leurs bras, tantôt à la campagne, tantôt aux temples, tantôt chez leurs parents, jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour se tenir debout ; et alors même les obligerons-nous à prendre de grandes précautions et à continuer de porter ces faibles créatures jusqu’à l’âge de trois ans pour les empêcher de se contourner
- ↑ Aristote, Polit., vii, 14, veut aussi que le législateur ordonne aux femmes enceintes de faire chaque jour un pèlerinage au temple de quelqu’une des divinités qui président à la génération des enfans.