entendre par là des nécessités purement humaines, à l’occasion desquelles on entend souvent citer cette sentence, c’est tenir le discours le plus insensé.
Étranger, quelles sont donc par rapport aux sciences les nécessités qui ne sont point humaines, mais divines ?
Ce sont, à mon avis, celles qui exigent qu’on fasse ou qu’on apprenne [818c] certaines choses, sans lesquelles on ne passera jamais aux yeux des hommes, ni pour un dieu, ni pour un génie, ni pour un héros capable de servir l’humanité. Or, on est bien éloigné de devenir un jour un homme divin, lorsqu’on ignore ce que c’est qu’un, deux, trois, et qu’on ne sait pas distinguer le pair d’avec l’impair ; en un mot lorsqu’on n’a aucune connaissance des nombres, que l’on ne peut compter ni les jours ni les nuits, et que l’on ne comprend rien aux révolutions périodiques du soleil, de la lune et des autres astres. [818b] Ce serait une grande folie de penser que l’étude de ces choses n’est nullement nécessaire à qui veut acquérir quelque belle connaissance. Mais que faut-il apprendre en ce genre ? jusqu’à quel point, en quel temps, quelles sciences doivent être apprises, avec d’autres ou à part ? enfin comment faut-il combi-