Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/740

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la mort, comme la juste peine de leur forfait ?

MÉGILLE.

C’est avec beaucoup de raison que tu dis que la voix publique a un pouvoir merveilleux, puisquelle va jusqu’à nous empêcher de respirer contre la défense de la loi.

L’ATHÉNIEN.

Je suis par conséquent fondé à dire que quand le législateur voudra subjuguer quelqu’une de ces passions qui dominent les hommes avec le plus de violence, il lui est aisé de connaître la manière dont il doit s’y prendre : il n’a pour cela qu’à consacrer cette même voix publique, par le témoignage unanime de tous les habitans, libres et esclaves, femmes et enfans : par là il donnera à sa loi le plus haut degré de stabilité.

MÉGILLE.

Fort bien : mais il faut voir comment on pourra amener les citoyens à vouloir tenir tous le même langage sur ce point.

L’ATHÉNIEN.

Tu as raison de me reprendre. J’ai dit moi-même que j’avais un moyen pour faire passer la loi qui oblige les citoyens à se conformer à la nature dans l’union des deux sexes destinée à la génération, qui interdit aux mâles tout commerce avec les mâles, leur défend de détruire de dessein prémédité l’espèce humaine, et de je-