Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/741

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ter parmi les pierres et les rochers une semence qui ne peut y prendre racine et recevoir son développement naturel, qui pareillement interdit avec les femmes tout commerce qui ne remplirait pas la fin de la nature; et si cette loi devient jamais aussi universelle, aussi puissante par rapport aux autres commerces illicites qu’elle l’est aujourd’hui par rapport à celui des parens avec leurs enfans, si elle vient à bout de les empêcher entièrement, elle produira une infinité de bons effets ; car en premier lieu elle est conforme à la nature ; de plus elle délivre les hommes de cette rage, de ces fureurs qui accompagnent l’amour; elle arrête tous les adultères, et fait qu’on s’abstient de tout excès dans le boire et le manger : elle établit la concorde et l’amitié dans les mariages, et procure mille autres biens à quiconque peut être assez maître de soi-même pour l’observer. Mais il se présentera peut-être devant nous un jeune homme violent, et d’un tempérament ardent, qui entendant proposer cette toi, nous reprochera insolemment que nous ordonnons des choses dépourvues de raison et impossibles, et remplira tout de ses clameurs ; et c’est là ce qui m’a fait dire que je connaissais un moyen, très aisé d’une part, et de l’autre très difficile, de faire adopter cette loi et de la rendre stable. Rien n’est en effet plus facile que d’ima-