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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/837

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L’ATHÉNIEN.

Mon cher ami, commençons d’abord par prêter l’oreille à ce que je devine qu’ils nous diront d’un ton railleur et insultant.

CLINIAS.

Que nous diront-ils donc ?

L’ATHÉNIEN.

Ils nous parleront peut-être ainsi d’un air moqueur : Étrangers d’Athènes, de Lacédémone et de Cnosse, vous dites vrai. Parmi nous les uns croient qu’il n’y a point de dieux ; les autres qu’ils ne se mettent point en peine de ce qui nous touche ; d’autres enfin, qu’on les gagne par des prières, ainsi que vous le disiez tout à l’heure. Nous exigeons donc de vous que, selon la marche que vous avez suivie dans vos autres lois, avant de nous accabler de menaces dures, vous tentiez à notre égard la voie de la persuasion, en nous prouvant par de bonnes raisons qu’il existe des dieux, et qu’ils sont d’une nature trop excellente pour se laisser flatter par des présens et engager à des choses contraires à la justice ; car c’est là précisément ce que nous entendons dire, avec d’autres choses semblables, à des gens qui passent pour très capables, poètes, orateurs, devins, prêtres et à une infinité d’autres personnes, et ce qui, loin de nous détourner la plupart de l’injustice, n’a d’autre effet