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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/839

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les fait penser différemment des autres. Vous croyez que leurs âmes sont entraînées vers l’impiété par la seule force des passions et le penchant invincible vers le plaisir.

CLINIAS.

Quelle autre cause, Étranger, peut-on en donner, outre celle-là ?

L’ATHÉNIEN.

Une cause que vous ne sauriez deviner, et qui vous doit être inconnue, à vous qui vivez séparés du reste des Grecs.

CLINIAS.

Mais encore quelle est-elle ?

L’ATHÉNIEN.

Une ignorance affreuse qui leur paraît la plus haute sagesse.

CLINIAS.

Comment dis-tu ?

L’ATHÉNIEN.

Nous avons en Grèce des ouvrages écrits les Uns en vers, les autres en prose, qui, à ce que j’entends dire, ne sont point connus chez vous, à cause de la bonté de votre gouvernement. Les plus anciens de ces ouvrages nous disent, au sujet des dieux, que la première chose qui ait existé est le ciel et les autres corps. A quelque distance de cette première origine ils placent la génération des dieux, nous racontent leur nais-