Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/893

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tôt quels maîtres leur ressemblent, afin de s’en servir comme de type de comparaison du petit au grand ? Doit-on les comparer aux conducteurs des. chars qui courent dans la carrière, ou aux pilotes ? On pourrait aussi leur trouver des traits de ressemblance avec les généraux d’armée ; on peut les comparer encore aux médecins toujours en garde contre la guerre que nous font les maladies, aux laboureurs qui attendent en tremblant le retour de certaines saisons nuisibles à la production des plantes, ou enfin aux gardiens des troupeaux. En effet, puisque nous sommes demeurés d’accord que l’univers était plein de biens et de maux en sorte que la somme des maux surpasse celle des biens, il doit y avoir entre les uns et les autres une guerre immortelle qui exige une vigilance étonnante. Nous avons pour nous les dieux et les génies, auxquels nous appartenons. L’injustice, la licence et l’imprudence nous perdent : la justice, la tempérance et la prudence nous sauvent. La demeure de ces vertus est dans l’ame des dieux ; on en trouve néanmoins quelques faibles vestiges sur la terre. Il est évident que certaines âmes qui habitent ici-bas, et qui ont reçu l’injustice en partage, flattent bassement, malgré leur férocité, les âmes des gardiens, soit chiens, soit bergers, soit même les premiers maîtres du monde, pour en obtenir