Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/912

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c’est le vulgaire qui accrédite la fraude en répétant cette maxime détestable, que l’à-propos la légitime ; après quoi, sans régler ni déterminer les cas et les circonstances où l’à-propos se rencontre, avec cette maxime ils font tort aux autres et ils en reçoivent à leur tour. Le législateur ne doit laisser sur ce point rien d’indéterminé : il faut qu’il le circonscrive dans des bornes plus ou moins étroites : voici celles que nous établissons : Que personne ne se rende coupable, ni en parole ni en action, de mensonge, de fraude, d’altération, en même temps qu’il prendra les dieux à témoin qu’il ne trompe point, s’il ne veut être, pour ces mêmes dieux, un objet d’exécration ; car c’est se rendre digne de toute leur haine, que de faire de faux sermens au mépris de leur autorité. C’est la mériter encore, quoique à un degré inférieur, que de mentir en présence de ceux qui valent mieux que nous. Or les bons valent mieux que les méchans, et les vieillards, à parler en général, mieux que les jeunes gens. C’est pour cette raison que les pères ont la supériorité sur leurs enfans, les hommes sur les femmes et les jeunes gens, les magistrats sur de simples citoyens, et que tous ont droit au respect de tous dans chaque gouvernement, et principalement dans le système d’organisation politique qui est l’objet de cet entretien.