Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/918

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richesse, dont l’une corrompt lame des hommes par les délices, l’autre la force par l’aiguillon de la douleur à dépouiller toute honte. Quel remède apporter à une telle maladie dans un sage gouvernemens ? En premier lieu, il faut diminuer, autant qu’il se pourra, le nombre des marchands. En second lieu, on fera exercer cette profession par des gens qui ne causeront qu’un léger préjudice à l’État, au cas qu’ils viennent à s’y corrompre. En troisième lieu, il faut imaginer quelque expédient pour empêcher que l’on ne contracte trop aisément dans cette condition des habitudes d’impudence et de bassesse. Après ces considérations portons la loi suivante, en lui souhaitant bonne fortune : Qu’aucun des Magnètes, que Dieu relève en leur donnant une nouvelle patrie, et qui sont chefs des cinq mille quarante familles, n’exerce ni par son choix ni contre son gré la profession de marchand ; qu’il ne trafique point, qu’il ne se fasse point l’agent d’aucun citoyen qui serait au dessus de lui, si ce n’est de son père, de sa mère, de ses autres parens en remontant, et de toutes les autres personnes plus âgées que lui, qui sont libres et vivent selon leur état. Il n’est point facile au législateur de marquer exactement ce qui sied ou ne sied pas à une personne libre : c’est aux citoyens qui ont obtenu le prix de la vertu à