Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/917

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penser : nous connaîtrions alors par expérience combien ces professions sont chères et précieuses à l’humanité, et que si elles étaient exercées en tout honneur et sans reproche, on aurait pour les personnes qui les exercent les mêmes égards que pour une mère et une nourrice. Mais aujourd’hui les hôteliers, après s’être établis dans les lieux peu fréquentés et traversés de tous les côtés par de longues routes, pour procurer aux voyageurs qui se trouvent dans le besoin des secours long-temps désirés, ménager un asyle à ceux qui sont surpris par de violens orages ou un abri contre la chaleur du jour : au lieu de les traiter en amis, d’exercer envers eux l’hospitalité et de leur offrir de bon cœur ce qu’on a coutume d’offrir en ces rencontres, les traitent comme des ennemis captifs, et en exigent une rançon exorbitante, injuste et impie. Ce sont ces excès et d’autres semblables qui ont jeté avec raison dans un si grand discrédit ces établissemens destinés au soulagement de nos besoins. Il est donc du devoir du législateur de remédier à de pareils inconvéniens. C’est une maxime ancienne et véritable, qu’il est difficile de combattre en même temps les deux contraires, comme il arrive quelquefois dans les maladies, et en plusieurs autres rencontres. Nous nous trouvons justement en ce cas ayant à lutter à la fois contre la pauvreté et la