Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des cercles, et avec la main ils imitaient certaines conversions des cieux ; leur application était extrême. Curieux de savoir ce que c’était, je m’adressai à un jeune homme auprès de qui j’étais assis ; et par hasard c’était l’amant de l’un de ceux qui disputaient. Je lui demandai donc, en le poussant un peu du coude, de quoi ces deux jeunes gens étaient si fort occupés. Il faut, lui dis-je, que ce soit quelque chose de grand et de beau, pour exciter une application si sérieuse ? Bon ! me répondit-il, quelque chose de grand et de beau ! Ils sont là à bavarder sur les astres, et à débiter quelques niaiseries philosophiques. [132c] Surpris de cette réponse : Comment ! lui dis-je, jeune homme trouves-tu donc qu’il soit ridicule de philosopher ? Pourquoi parler si durement ? Un autre jeune homme, qui était assis près de lui, et qui était son rival, ayant entendu ma demande et sa réponse, me dit : En vérité, Socrate, tu ne trouves pas ton compte à demander à cet homme-là, s’il croit que la philosophie soit une extravagance ; ne sais-tu pas qu’il a passé toute sa vie à remuer ses épaules dans la palestre, à bien se nourrir et à dormir ? Quelle autre réponse