Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/258

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THÉAGÈS.

Des tyrans, je pense : pourrait-on leur donner un autre nom ?

SOCRATE.

Donc tout homme qui désire commander dans sa patrie, désire acquérir un pouvoir semblable au leur, et devenir un tyran.

THÉAGÈS.

Cela paraît évident.

SOCRATE.

Or, c'est ce pouvoir que tu désires acquérir, dis-tu ?

THÉAGÈS.

Du moins est-ce là ce qui paraît résulter de ce que j'ai dit.

SOCRATE.

O scélérat ! c'est donc à devenir notre tyran que tu aspires, et c'est pour cela que [125a] tu te plains depuis long-temps de ce que ton père ne te met pas entre les mains de quelque maître qui te dresse à la tyrannie ? Et toi, Démodocus, n'as-tu pas honte ? Toi qui connais depuis long-temps son désir, et qui sais où l'envoyer pour le rendre habile dans la science qu'il veut apprendre, tu lui envies ce bonheur, et lui refuses