Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/266

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demandera rien ; tu épargneras ton argent, et en même temps tu acquerras plus de réputation auprès du peuple, qu'en fréquentant qui que ce soit.

THÉAGÈS.

Eh quoi ! Socrate, n'es-tu pas aussi du nombre de ces hommes habiles ? si tu veux que je m'attache à toi, c'est assez, je ne cherche plus d'autre maître.

[127b] SOCRATE.

Que dis-tu là, Théàgès ?

DÉMODOCUS.

Ah ! Socrate, il ne dit pas mal, et tu me rendrais là un grand service ! Il n'y aurait pas pour moi de plus grand bonheur que de voir mon fils se plaire dans ta compagnie, et que tu voulusses le souffrir. J'ai peine à dire combien je le désire ; mais je vous prie l'un et l'autre, toi, Socrate, de recevoir mon fils, et toi, mon fils, de ne jamais chercher d'autre maître que Socrate ; par-là vous me délivrerez tous deux de beaucoup [127c] d'inquiétudes graves ; car je meurs toujours de peur qu'il ne tombe entre les mains d'un autre qui me le corrompe.

THÉAGÈS.

Eh ! mon père, cesse de craindre pour moi,