Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toi la solution du problème ; car je ne la sais [165c] pas encore. Quand j’y aurai bien pensé, je te dirai si j’admets ou non ce que tu avances, mais attends que je l’aie examiné.

Commence donc cet examen, dit-il.

C’est ce que je vais faire. Si la sagesse consiste à connaître quelque chose, nul doute qu’elle ne soit une science. Qu’en dis-tu ?

C’en est une, Socrate, la science de soi-même.

Et la médecine, n’est-ce pas la science de guérir ?

D’accord.

Si tu me demandais : La médecine qui est la science de guérir, à quoi sert-elle ? quel fruit en tirons-nous ? [165d] je te répondrais : Un fruit assez précieux, la santé ; et tu m’avoueras que ce n’est pas un médiocre avantage.

Je l’avoue.

Si tu me demandais ensuite à quoi nous sert l’architecture, la science de bâtir, je répondrais qu’elle nous procure des maisons ; et ainsi de tous les arts. Tu dois en pouvoir faire autant de la sagesse, qui est, dis-tu, la science de soi-même, si on venait te demander : Critias, la sagesse, [165e] qui est la science de soi-même, quel fruit précieux et digne en effet de son nom pouvons-nous en attendre ? Réponds un peu, je te prie.