Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/355

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LACHÈS.

Oui, vraiment, Lysimaque, ne le laisse pas aller ; car, pour moi, je l'ai vu en d'autres occasions faire honneur, non-seulement à son père, [181b] mais à sa patrie. A la fuite de Délium, il se retira avec moi, et je t'assure que si tous avaient fait leur devoir comme lui, la république eût sauvé sa gloire, et n'aurait pas essuyé une défaite si honteuse.

LYSIMAQUE.

Tu reçois là, Socrate, un magnifique éloge de gens dignes de foi pour toute chose et particulièrement pour le cas dont il s'agit. Crois que j'ai du plaisir à apprendre que tu jouis déjà d'une si bonne réputation, et mets-moi au nombre de ceux qui te veulent [181c] le plus de bien ; déjà tu aurais dû de toi-même nous venir voir souvent, et nous compter parmi tes amis ; mais au moins commence dès aujourd'hui, puisque nous avons lié connaissance ; attache-toi à nous et à ces enfans, pour que notre amitié se conserve en vous. Tu ne t'y refuseras pas, je pense, et de notre côté nous ne te permettrons pas de l'oublier. Mais, pour revenir à notre sujet, qu'en dites-vous ? que vous en semble ? cet exercice de combattre tout armé mérite-t-il d'être appris par les jeunes gens ?