Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/356

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[181d] SOCRATE.

Je tâcherai, Lysimaque, de te donner, même sur cela, le meilleur conseil dont je serai capable, et je suis prêt à faire tout ce que tu demanderas ; mais comme je suis le plus jeune, et que j’ai le moins d’expérience, il me semble plus juste que j’écoute auparavant ce que diront tes deux amis ; après les avoir entendus, je dirai aussi mon avis, si j’ai d’autres idées que les leurs, et j’essaierai de l’appuyer de raisons capables de vous le faire goûter. Ainsi, Nicias, que ne commences-tu le premier ?

NICIAS.

Je ne m’y refuse pas, Socrate. Il me semble, pour [181e] moi, que cet exercice est très utile aux jeunes gens pour plusieurs motifs. D’abord il les éloigne des autres amusemens qu’ils cherchent d’ordinaire quand ils ont du loisir ; ensuite il les rend nécessairement plus vigoureux et plus robustes. Il n’y en a pas un meilleur ni qui demande plus d’adresse et [182a] plus de force. Cet exercice et celui de monter à cheval conviennent mieux que tout autre à un homme libre ; car on ne peut s’exercer aux combats sérieux auxquels notre devoir de citoyen nous appelle, qu’avec les armes qui servent à la guerre. On en doit tirer encore un grand secours pour