Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/387

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voir nos actions, on dirait, je l’espère, que nous avons du courage ; mais à nous entendre on n’en jugerait pas de même.

LACHÈS.

Tu as raison.

SOCRATE.

Eh quoi ! trouves-tu que nous devions demeurer dans cet état ?

LACHÈS.

Non, je t’assure.

SOCRATE.

Veux-tu alors que nous nous conformions, pour un moment, à ce que nous disions ?

LACHÈS.

Comment ! et à quoi ?

[194a] SOCRATE.

Ne parlions-nous pas de constance ? Si donc tu le veux bien, persistons avec constance dans notre recherche, afin que le courage ne vienne pas se moquer de nous, et nous accuser de ne le pas chercher courageusement, si en effet le courage est dans la constance.

LACHÈS.

Je suis tout prêt, Socrate, et ne me rebuterai point, quoique je sois encore novice dans ces sortes de disputes ; mais je me sens singu-