Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/386

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[193d] SOCRATE.

Mais l’audace insensée, et la constance sans la raison ne nous ont-elles pas paru tout-à-l’heure honteuses et préjudiciable.

LACHÈS.

Il est vrai.

SOCRATE.

Nous étions convenus aussi que le courage est une très belle chose.

LACHÈS.

Oui.

SOCRATE.

Et voilà que nous soutenons qu’on peut donner le nom de courage à une chose honteuse et funeste, à la constance dépourvue de raison ?

LACHÈS.

Je l’avoue.

SOCRATE.

Et crois-tu que nous fassions bien ?

LACHÈS.

Non, par Jupiter.

SOCRATE.

S’il faut juger, Lachès, par tes discours, nous ne sommes guère montés l’un et l’autre [193e] sur le ton dorien ; car, chez nous, les actions ne sont pas en harmonie avec les paroles. A