Et celui qui doit préférer de mourir, crois-tu qu’il doive trouver à craindre les mêmes choses que ceux auxquels il serait bon de vivre ?
Non, sans doute.
Et qui peut en juger ? le médecin, ou tout autre artiste ? ou, ne sera-ce pas plutôt celui qui connaît ce qui est à craindre, et que j’appelle courageux ?
Eh bien ! Lachès, comprends-tu cette fois ce que dit Nicias ?
Oui, j’entends qu’à son compte il n’y a de courageux que les devins ; car quel autre qu’un devin, peut savoir s’il est plus avantageux de mourir que de vivre ? Mais alors, Nicias, toi-même diras-tu que tu es un devin, ou que tu n’as pas de courage ?
Comment ! penses-tu à présent que ce soit l’affaire d’un devin, de connaître ce qui est à craindre et ce qui ne l’est pas ?
Sans doute, et de qui donc ?