Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/406

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tendre au courage, pourvu que je paraisse aussi peu habile que toi ; et il semble qu’il te soit d’ailleurs indifférent de ne pas savoir plus que moi une chose que devrait connaître tout homme qui se croit quelque valeur. Je reconnais bien ici la nature humaine : tu [200b] regardes les autres sans faire attention à toi-même. Pour moi, je pense avoir passablement répondu à la question, et s’il reste encore quelque chose à éclaircir, j’espère par la suite en venir à bout et avec le secours de ce Damon, dont tu as cru devoir te moquer sans l’avoir pourtant jamais vu, et avec le secours de beaucoup d’autres habiles gens. Quand je serai bien instruit, je te ferai part de ma science ; je ne veux pas te la cacher, car tu m’as l’air [200c] d’avoir encore grand besoin d’apprendre.

LACHÈS.

Tu es assurément fort sage, Nicias, toutefois je conseille à Lysimaque et à Mélésias de ne pas s’adresser davantage à toi ni à moi sur ce qui regarde l’éducation de leurs enfans ; et s’ils m’en croient, comme je le disais d’abord, ils s’attacheront à Socrate. Si mes enfans étaient en âge, voilà le parti que je prendrais.

NICIAS.

Je n’ai rien à dire à cela ; si Socrate veut