Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/430

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exprime la convenance morale, et ἀξιοῦν par mögen qui marque la simple possibilité. L’anonyme avance que les hommes cupides sont ceux qui se permettent de gagner, qui croient pouvoir légitimement gagner (ἀξιοῦσι κερδαίνειν) sur de mauvaises choses, et Socrate l’amène peu-à-peu à regarder simplement ces hommes comme de mauvais calculateurs qui se trompent sur les chances de succès (οἴονται δεῖν κερδαίνειν), et plutôt comme des fous que comme des fripons : telle est la marche du dialogue.

J’adopte aussi toutes les petites corrections que Schleiermacher le premier a faites au texte de ce dialogue, corrections reçues par Boëck, et introduites dans le texte par Bekker, soit que Bekker les ait jugées incontestables en elles-mêmes, ou qu’il les ait trouvées dans les manuscrits, telles que ἀξιοῦν au lieu de ἄξιον, παιδεύειν au lieu de πείθειν, τοῦτο au lieu de τούτῳ, ἐπιγέγραπται pour ὃ ἐπιγέγραπται ; de plus, la correction de Boëck : ὡς ἀληθῶς εἰπέ· ἆρ’ ἐστὶν, pour ὡς ἀληθ῀θς, εἴπερ ἐστίν.

PAGE 201. — SOCR. Si quelqu’un a donné une demi-livre d’or, et qu’il ait reçu le double de ce poids en argent, sera-ce une perte ou un gain ? — L’ANON. Une perte certainement, Socrate ; car l’or lui revient à deux au lieu de douze.