Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/501

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tirent le mouvement du dehors la source et le principe du mouvement. [245d] Or, un principe ne saurait être produit. Toute chose produite doit naître d’un principe, et le principe ne naître de rien ; car s’il naissait de quelque chose, il ne naîtrait pas d’un principe[1]. Puisqu’il n’a pu être produit, il ne peut pas non plus être détruit ; car s’il l’était une fois, il ne pourrait renaître de rien, et rien ne pourrait plus naître de lui, si tout doit naître d’un principe. Ainsi donc l’être qui se meut de lui-même est un principe de mouvement, et il ne peut naître ni périr ; autrement tout le ciel [245e] et l’ensemble des choses visibles tomberaient à la fois dans une funeste immobilité, et rien ne pourrait plus désormais leur rendre le mouvement et la vie. Il est prouvé que ce qui se meut soi-même est immortel. Or, qui hésitera d’accorder que la puissance de se mouvoir soi-même est l’essence de l’âme ? Tous les corps qui reçoivent le mouvement du dehors sont inanimés ; tous les corps qui tirent le mouvement d’eux-mêmes ont une âme. Telle est la nature de l’âme. Si donc il est vrai que tout ce qui se meut soi-même [246a] est âme, l’âme ne peut avoir ni commencement ni fin.

C’est assez parler de l’immortalité de l’âme ;

  1. Voyez les notes à la fin du volume.