Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/508

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du neuvième, un tyran. Dans tous ces états l’âme qui a vécu selon la justice échange après la mort sa condition contre une condition meilleure ; celle qui a vécu dans l’injustice échange la sienne contre une plus malheureuse : car aucune âme ne peut revenir au lieu d’où elle est partie avant dix mille ans, [249a] puisque avant ce temps aucune ne peut recouvrer ses ailes, et ce n’est cependant celle d’un philosophe qui a cherché la vérité avec un cœur simple, ou celle qui a brûlé pour les jeunes gens d’un amour philosophique. Celle-ci, pourvu qu’elle choisisse trois fois de suite le même genre de vie, à la troisième révolution de mille années recouvre ses ailes, et à la dernière des trois mille années reprend son vol. Mais les autres âmes, après avoir terminé la première vie, subissent un jugement. Ce jugement rendu, les âmes descendent aux lieux de peine situés dans les entrailles de la terre, et reçoivent leur châtiment ; les autres, par un arrêt contraire, sont enlevées dans un certain lieu du ciel où elles jouissent d’une félicité proportionnée aux vertus [249b] qu’elles ont pratiquées sous la forme humaine : après mille années, les unes et les autres reviennent faire choix d’une nouvelle vie : chacune est libre d’embrasser la condition qu’elle préfère. C’est ainsi