Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/517

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de la sagesse et du commandement, et lorsqu’ils l’ont trouvé tel qu’ils le désirent, qu’ils lui ont donné leur amour, ils font tout pour l’affermir dans ces heureuses dispositions. S’ils ne s’étaient pas d’abord livrés aux études qui s’y rapportent, ils s’y appliquent maintenant et s’instruisent par le secours des autres et par leurs propres efforts ; ils s’interrogent avec soin pour retrouver en eux-mêmes l’image de leur dieu [253a] et les traces de sa nature ; ils y réussissent, parce qu’ils sont forcés d’avoir sans cesse les yeux du côté de ce dieu, et lorsqu’ils l’ont ressaisi en eux par la puissance du souvenir, pleins d’enthousiasme, ils lui empruntent ses mœurs et son caractère autant qu’il est permis à l’homme de participer de la nature divine. Alors, rapportant la cause de ce bonheur à celui qu’ils aiment, ils l’en aiment encore davantage ; et s’ils sont inspirés par Jupiter, l’inspiration qu’ils ont puisée à cette source, ils la répandent, comme les Bacchantes[1], sur l’âme de celui qu’ils chérissent, [253b] et l’assimilent le plus possible à leur divinité. Ceux qui ont voyagé à la suite de Junon ; recherchent dans un jeune homme une âme royale, et après l’avoir trouvée, ils tien-

  1. Voyez l’Ion, et les Bacchantes d’Euripide, v. 141, et v. 703-710.