Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/612

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MENON.

Je l’avoue.

SOCRATE.

Elle n’est pourtant pas si bonne, fils d’Alexidemos, à ce que je me persuade ; mais l’autre vaut mieux. Je pense que tu en jugerais de même, si, comme tu disais hier, tu n’étais point obligé de partir avant les mystères, mais que tu pusses rester et te faire initier.

[77a] MENON.

Je resterais volontiers, Socrate, si tu consentais à me dire beaucoup de choses pareilles.

SOCRATE.

Du côté de la bonne volonté je ne négligerai rien, tant à cause de toi qu’à cause de moi. Mais je crains bien de n’être point capable de te dire beaucoup de choses semblables. Mets-toi en devoir présentement de remplir ta promesse, et de me dire ce que c’est que la vertu prise en général. Cesse de faire plusieurs choses d’une seule, comme on dit d’ordinaire en raillant à ceux qui broient ; mais laissant la vertu dans sa totalité et son intégrité, explique -moi en quoi elle consiste. Je t’ai donné des modèles [77b] pour te diriger.

MENON.

Il me paraît donc, Socrate, que la vertu con-