Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/625

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MENON.

Me dirais-tu bien pourquoi ?

SOCRATE.

Oui : car j’ai entendu des hommes et des femmes habiles dans les choses divines.

MENON.

Que disaient-ils ?

SOCRATE.

Des choses vraies et belles, à ce qu’il me semble.

MENON.

Quoi encore ? et quelles sont ces personnes-là ?

SOCRATE.

Quant aux personnes, ce sont des prêtres et des prêtresses qui se sont appliqués à pouvoir rendre raison des choses qui concernent leur ministère : [81b] c’est Pindare, et beaucoup d’autres poètes ; j’entends ceux qui sont divins. Pour ce qu’ils disent, le voici : examine si leurs discours te paraissent vrais. Ils disent que l’âme humaine est immortelle ; que tantôt elle s’éclipse, ce qu’ils appellent mourir ; tantôt elle reparaît, mais qu’elle ne périt jamais ; que pour cette raison il faut mener la vie la plus sainte possible ; car les âmes qui ont payé à Proserpine la dette de leurs anciennes fautes, elle les rend au bout