Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/671

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MENON.

Évidemment.

SOCRATE.

Ailleurs il change un peu d’avis, et dit[1] :

Si l’on pouvait donner à l’homme l’intelligence,

Alors, dit-il :

Ils en retireraient de grandes sommes d’argent.

(Ceux qui posséderaient ce secret.)

Jamais le fils d’un père vertueux ne deviendrait méchant
[96a] En suivant ses sages conseils ; mais toutes les leçons
Ne feront point d’un méchant un honnête homme.

Remarques-tu comment il se contredit sur les mêmes objets ?

MENON.

Cela est évident.

SOCRATE.

Pourrais-tu me nommer quelque autre chose où ceux qui font profession de l’enseigner, loin d’être regardés en ce point comme les maîtres des autres, passent au contraire pour ne la point savoir eux-mêmes, et pour être [96b] mauvais dans cette chose même dans laquelle ils se vantent d’être maîtres, et où ceux que l’on tient unanimement pour bons et habiles, disent tantôt

  1. Theogn., Sentent., v. 432, sqq.