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LE BANQUET.

équivoque : ce n’est qu’un songe ; la tienne, au contraire, est une sagesse magnifique, et qui donne les plus belles espérances, ayant déjà jeté à ton âge le plus vif éclat, témoin avant-hier les applaudissemens de plus de trente mille Grecs. Tu te moques, Socrate, reprit Agathon ; mais nous examinerons tantôt quelle est la meilleure de ta sagesse ou de la mienne ; et Bacchus sera notre juge : présentement ne songe qu’à souper.

Socrate s’assit, et quand lui et les autres convives eurent achevé de souper, on fit les libations, on chanta un hymne en l’honneur du dieu ; et, après toutes les cérémonies ordinaires, on parla de boire. Pausanias[1] prit alors la parole :

Eh bien, voyons, dit-il, comment boire sans nous incommoder. Pour moi je déclare que je suis encore fatigué de la débauche d’hier, et j’ai besoin de respirer un peu, ainsi que la plupart de vous, ce me semble ; car hier vous étiez des nôtres. [176b] Avisons donc à boire sans inconvénient.

  1. On ne trouve guère dans l’antiquité sur Pausanias que ce qui en est dit dans ce dialogue, et quelques mots du Protagoras, du Banquet de Xénophon, c. 8, de Maxime de Tyr, XXVI, et d’Élien, V. H. II, 21 ; d’après ce dernier, il aurait été l’amant d’Agathon, et se serait retiré avec lui à la cour d’Archélaüs.