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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/830

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pléez τὸ avec Heindorf et Schleiermacher, soit en le sous-entendant, soit en l'insérant dans le texte ) est proprement ici la catégorie de la généralité.

Nous avons vu que l'idée de la généralité enveloppe et domine dans l'esprit humain les idées les plus particulières, et que par conséquent l'εἶδος est le fond même de l'esprit humain, qui par là se maintient dans un rapport constant avec l'intelligence absolue. Or, la nature est la sœur de l'humanité; elle est fille, comme elle, de l'éternelle intelligence ; elle la réfléchit, elle la représente comme elle, mais d'une autre manière, d'une manière moins intellectuelle et par conséquent moins intelligible, claire pour les sens, obscure à la pensée. L'εἶδος à ce degré est ἰδέα; lἰδέα est l'εἶδος tombé en ce monde, l'esprit devenu matière, revêtu d'un corps et passé à l'état d'image. Mais dans cet état même lἰδέα conserve son rapport et avec l'εἶδος et avec l'εἶδος αὐτὸ καθ' αὑτό, et, par conséquent, elle implique toujours quelque généralité, non plus dans la forme intérieure de la pensée, mais dans la forme extérieure de l'objet. Lἴδέα est la forme idéale de chaque chose ; c'est par elle que la nature aussi est idéale, intellectuelle, et qu'elle a sa beauté. Sans doute la généralité que retient l'ἴδέα est fort au-dessous de celle de l'eTiîoç, comme les lois de la nature sont infiniment moins générales que celles de l'esprit ; cependant on