Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/855

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne nous donnant aucun autre Polycrate célèbre par ses richesses que le tyran de Samos. Sydenham paraît avoir adopté la seconde hypothèse et supposé qu'il s'agit ici d'un Isménias, qui aurait hérité réellement des richesses de Polycrate, par les descendants d'Orontès, le meurtrier de ce prince. Grou doit avoir entendu ainsi, puisqu'il traduit : lequel a hérité depuis peu. des biens de Polycrate. Εἰληφὼς, dans le sens d'hériter, ne va point avec ἀπὸ αὐτομάτου οὐδὲ δόντος τινός. Schleiermacher traite cette supposition de pure invention et prend le dernier parti; il ne voit dans χρήματα Πολυκράτους qu'une locution proverbiale pour exprimer une grande fortune. Reste à savoir quel est cet Isménias de Thèbes, devenu tout-à-coup si riche qu'on ait pu lui appliquer cette locution. Voici la note de Schleiermacher :

« Le nom d'Isménias est très connu dans l'histoire. Parmi tous ceux qui l'ont porté, il y en a deux à qui on peut penser ici, et qu'il faut bien distinguer. Quant au premier, Plutarque nous apprend qu'il fut envoyé avec Pélopidas chez le grand roi (ol. 103, 2); et Diodore, qu'il était l'ami intime de Pélopidas et le compagnon de ses exploits. Or, comme ce fut surtout Pélopidas qui gagna la faveur du grand roi dans cette ambassade, Isménias ne paraît y avoir joué qu'un rôle secondaire, et par