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NOTES SUR LE BANQUET.

d’hui la dédicace naïve du bon professeur, enseignant les secrets de la beauté et de l’amour platonique à Marie Stuart. La traduction s’arrête à la fin du discours de Socrate. Elle est très-exacte, et d’un style ingénu et gracieux. Les commentaires sont, comme le dit l’auteur, extraits de toute philosophie et dans le goût des arguments de Ficin et de la philosophie italienne du seizième siècle. — On sait que madame de Rochechouart, abbesse de Fontevrault, sœur de madame de Montespan, traduisit le Banquet et s’arrêta comme le Roi devant le discours d’Alcibiade. Racine a refait une partie de cette traduction. J’ai mis à profit ce morceau échappé à la plume savante de l’un des écrivains les plus habiles de la langue française. Il eût été ridicule de ne pas se servir d’une traduction de Racine, et cependant même à Racine je ne pouvais sacrifier Platon. De là les emprunts perpétuels que j’ai faits à ce fragment, et les changements que je me suis permis d’y introduire pour rétablir le sens et quelquefois la couleur de l’original. Quant à la traduction de madame de Rochechouart, le style en est toujours bon, et il y a de loin en loin des tournures, et des expressions heureuses que j’ai recueillies. D’ailleurs elle est d’une inexactitude qui ne permettait pas de songer à s’en servir. L’auteur d’Esther, dans la partie du Banquet qu’il a traduite, affaiblit l’expres-