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NOTES

sion de l’amour grec et substitue au langage naïf et direct de l’original la phraséologie équivoque de la galanterie moderne. Madame de Rochechouart dénature bien plus le texte, et le discours d’Aristophane n’est plus reconnaissable dans la chaste traduction de la docte abbesse. En effet l’épreuve était aussi trop forte, et on ne peut la blâmer de n’avoir pas osé traduire ce qu’une femme lira même difficilement. On voit au reste qu’elle a traduit sur le latin de Ficin et ne connaissait pas le moins du monde l’original. Le docte professeur et la noble dame s’étaient arrêtés devant le discours d’Alcibiade : l’abbé Geoffroi le traduisit et compléta la traduction du Banquet. Mais ce morceau est si inexact et fait si légèrement qu’il nous a été impossible de l’employer.

Le Banquet de Platon rappelle à l’esprit avec le Banquet de Xénophon tous les autres ouvrages qui portaient ce titre dans l’antiquité, et dont la plupart ont péri ; par exemple celui d’Aristote (Diogène, V, 22 ; Athénée, XV), et celui d’Épicure. (Diogène, X, 28 ; Athénée, IV et V) ; il paraît qu’Épicure développait à ses convives la doctrine des atomes. Athénée, II, fait mention d’un Banquet du médecin Héraclide de Tarente, et, XI, de celui d’un nommé Méléagre. Plutarque, Sympos., cite plusieurs autres ouvrages du même genre. On connaît le Banquet de Julien, intitulé