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SUR LE BANQUET.

hommes honnêtes et bien élevés n’admet ni joueuse de flûte, ni chanteuse, ni danseuse, quand même on y boirait beaucoup. Cette phrase est une préparation au Banquet. Est-il besoin d’ajouter que comme les ressemblances du Banquet de Platon avec celui de Xénophon ne sont pas des plagiats, de même les différences ne sont pas le moins du monde des critiques de Xénophon ? Elles ne sont pas là pour exprimer un dissentiment ; mais elles manifestent une profonde différence, parce qu’en effet il y avait une profonde différence dans le génie et dans la manière de ces deux illustres élèves de Socrate. La supériorité philosophique de Platon est évidente, surtout dans le Banquet, ouvrage de la maturité de son talent, tandis que celui de Xénophon est une production de sa première jeunesse ; mais on souffre de voir Wyttenbach attribuer la composition du Banquet de Platon à l’idée puérile de montrer les défauts de celui de Xénophon, Wyttenb., Bibliotheca critica, I, Fasc., I, p. 34. Peut-être faut-il admettre ailleurs une controverse fort naturelle et fort honorable entre des hommes si dissemblables ; pour de l’inimitié, jamais ; à peine assez de polémique indirecte pour trahir les misères de l’humanité. Voyez l’excellent ouvrage de Boëck, de Simultate quæ Platoni cum Xenophonte intercessisse fertur, Berol., 1811, l’opinion d’Ast, à la fin de son examen