Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/920

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la civilisation, jusqu’au point où lui-même, servira de hase immédiate à Aristote. En effet la dialectique est le dernier mot du passage célèbre sur l’écriture.

Dans le mythe sur l’amour on retrouve aussi un antécédent socratique combiné avec les autres antécédens que nous, avons déjà signalés. La religion, ou du moins les poètes faisaient de. l’amour un dieu, fils de Vénus; la religion avait sa Vénus, Uranie; les mysttères, présentaient des figures divines après des figures grossières. Joignez à tout cela les données pythagoriciennes , les dogmes de la réminiscence, de la métempsycose, de l’immortalité des âmes, d’une vie antérieure; voilà d’admirables élémens, et tout le fond d’une doctrine de l’amour. Mais Socrate y aura sa place. Socrate ne parlait que de l’amour. Tout comme il se donnait pour un causeur infatigable afin de provoquer à la pensée par la conversation, de même il prétendait ne savoir qu’une seule chose, l’amour ; et il se donnait pour un adorateur de la beauté et pour l’amant de tous les jeunes gens, entendant par-là la vraie beauté qui est celle de l’âme, et aimant tous les jeunes gens dans l’intérêt de leur âme. C’est là l’antécédent immédiat de la doctrine de Platon sur l’amour ; il n’y avait plus qu’un pas pour arriver à la doctrine de l’idée de la beauté, qui nous attire par les formes qu’elle revêt dans le monde, et vers> laquelle on s’élève à l’oc-