Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/926

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contemporaines , dans la prédominance de l’esprit mystique et pythagoricien. Il n’y a qu’un mot sur Anaxagore, comme physicien; il y a tout au plus dans le mythe un regard au système de Parménide et à quelques expressions d’Empédocle : mais on voit que l’auteur ne connaît pas l’école d’Élée; il la connaît si peu, qu’il traite Zénon comme un sophiste. Ce n’est pas ainsi qu’il le présentera plus tard dans le Parménide. Il est impossible de trouver non plus dans le Phèdre aucun élément mégarique. Certainement, à l’occasion de la dialectique, Platon n’eût pas manqué de faire allusion à l’école mégarienne, comme dans l’Euthydème, si cette école eût existé déjà, ou s’il l’eût connue. L’oubli total des Mégariens dans cette revue des sophistes, est une preuve que le Phèdre a été composé avant le voyage de Platon à Mégare, qui est pourtant le premier de ses voyages.

Rapport du Phèdre aux autres dialogues.

D’abord il est clair que la partie sur l’amour est développée négativement dans le Lysis, qui forme pour ainsi dire l’antithèse dialectique du Phèdre, tandis que le Banquet contient la dualité du mysticisme positif du Phèdre, et de la dialectique négative du Lysis, réconciliée et fondue dans une unité supérieure.