Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/94

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chesses, et penses-tu avoir quelque avantage de ce côté-là ? Je veux bien en parler ici pour que, tu te mettes à ta véritable place. Considère les richesses des Lacédémoniens, et tu verras combien elles sont supérieures aux nôtres. Personne n’oserait comparer nos terres avec celles de Sparte et de Messène, pour l’étendue et la bonté ; pour le nombre d’esclaves, sans compter les Ilotes ; pour les chevaux, et les autres troupeaux qui paissent dans les pâturages [122e] de Messène. Mais sans parler de toutes ces choses, il y a moins d’or et d’argent dans toute la Grèce ensemble que dans Lacédémone seule ; car, depuis peu, l’argent de toute la Grèce, et souvent même celui de l’étranger entre dans Lacédémone, et n’en sort jamais. [123a] Véritablement, comme dit le Renard au Lion, dans Ésope, je vois fort bien les traces de l’argent qui entre à Lacédémone, mais je n’en vois point de l’argent qui en sort. Il est donc certain que les Lacédémoniens sont les plus riches des Grecs, et que le roi est le plus riche d’eux tous ; car, outre ses revenus particuliers, qui sont considérables, le tribut royal que les Lacédémoniens paient à leurs rois [123b] n’est pas peu de chose. Mais si la richesse des Lacédémoniens paraît si grande auprès de celle des autres Grecs, elle n’est rien auprès de celle du roi de Perse. J’ai ouï dire à un homme digne de foi, qui avait