Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/95

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été du nombre des ambassadeurs qu'on envoya au grand roi, je lui ai ouï dire qu'il avait fait une grande journée de chemin dans un pays vaste et fertile, que les habitans appellent la Ceinture de la Reine ; qu'il y en avait un autre, qu'on appelle [123c] le Voile de la Reine, et qu'il y avait plusieurs autres grandes et belles provinces uniquement destinées à l'habillement de la reine, et qui avaient chacune le nom des parures qu'elles devaient fournir. Si donc quelqu'un allait dire à la femme de Xerxès, à Amestris, mère du roi actuel ; Il y a à Athènes un homme qui médite de faire la guerre à Artaxerce ; c'est le fils d'une femme nommée Dinomaque, dont toute la parure vaut peut-être, au plus, cinquante mines, et lui, pour tout bien, n'a pas trois cents arpents de terre à Erchies[1] ; elle demanderait, avec surprise, [123d] sur quoi s'appuie cet Alcibiade pour attaquer Artaxerce, et je pense qu'elle dirait : Il ne peut s'appuyer que sur ses soins et son habileté, car voilà les seules choses dont on fasse cas parmi les Grecs. Mais quand on lui aurait dit que cet Alcibiade est un jeune homme qui n'a pas encore vingt ans, sans nulle sorte d'expérience, et si présomptueux, que,

  1. Erchies, dème de la tribu Eantide ; selon d'autres, de la tribu Egéide.