Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/248

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nement blâmable d’entreprendre cette réfutation et cette démonstration ; marche donc avec assurance.

L’ÉTRANGER.

Or çà, par où aborder ce périlleux sujet ? Voici, je crois, mon enfant, le chemin qu’il nous faut prendre de toute nécessité.

THÉÉTÈTE.

Lequel ?

L’ÉTRANGER.

Commençons par examiner les principes dont nous nous croyons bien assurés, pour voir si nous ne nous abusons point à leur égard, et si nous ne nous les accordons pas mutuellement avec plus de facilité qu’il ne faut, comme si nous en avions fait une critique attentive.

THÉÉTÈTE.

Dis-moi plus clairement ce que tu veux dire.

 

L’ÉTRANGER.

Une matière que Parménide paraît avoir traitée un peu trop à son aise, ainsi que tous ceux qui s’en sont occupés, c’est la distinction des êtres, combien d’espèces il y en a et quelles elles sont.

THÉÉTÈTE.

Comment ?

L’ÉTRANGER.

Il semble que chacun nous ait débité sa fable