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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/380

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tradition à laquelle beaucoup de gens refusent aujourd’hui d’ajouter foi, mais à tort ; car il faut, ce me semble, faire cette réflexion : si les vieillards revenaient aux formes de l’enfance, c’en était une suite que ceux qui étaient morts et ensevelis dans la terre, suivissent, en ressuscitant et en revenant à la vie, le mouvement général qui ramenait en sens contraire la génération, et que de leur origine on les nommât fils de la terre ; tous ceux du moins que la divinité n’éleva pas à une autre destinée.

LE J. SOCRATE.

En effet, c’est une conséquence naturelle de ce qui précède ; mais ce genre de vie que tu rapportes au règne de Cronos, appartient-il à cet autre ordre de choses, ou bien à celui d’aujourd’hui ? Car, pour le changement du cours des astres et du soleil, il est évident qu’il a dû avoir lieu dans l’une et dans l’autre des deux périodes.

L’ÉTRANGER.

Tu as fort bien suivi mon récit. Quant au temps dont tu me parles, où tout naissait de soi-même pour les hommes, il n’appartient pas au cours présent du monde, mais bien, comme le reste, à celui qui a précédé. Car alors Dieu dirigeait le mouvement circulaire de l’ensemble ; toutes les différentes parties du monde étaient di-