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PARMÉNIDE.

— Assurément. — Il y aura donc aussi une science, une opinion, une sensation de l’un, s’il est vrai que présentement nous connaissions l’un de ces trois manières. — C’est juste. — Il y a donc aussi un nom et une définition de l’un ; [155e] on le nomme et on le définit, et en général tout ce qui convient aux autres choses de ce genre, convient aussi à l’un. — Incontestablement.

Maintenant arrivons à notre troisième point : l’un étant tel que nous l’avons montré, s’il est un et multiple, et s’il n’est ni un ni multiple, et qu’il participe du temps, n’est-il pas nécessaire qu’en tant qu’il est un, il participe quelque jour de l’être, et que, en tant qu’il n’est pas un, il n’en participe jamais ? — C’est nécessaire. — Lorsqu’il en participe, est-il possible qu’il n’en participe pas ; et est-il possible qu’il en participe alors qu’il n’en participe pas ? — C’est impossible. — C’est donc dans un certain temps qu’il participe de l’être, et dans un autre qu’il n’en participe pas ; car ce n’est que de cette manière qu’il peut participer et ne pas participer de la même chose. [156a] — Oui. — Il y a donc un temps où l’un prend part à l’être, et un autre où il l’abandonne ; car comment serait-il possible que tantôt on eût, tantôt on n’eût pas une même chose, si on ne la prenait et ne la laissait tour à tour ? — Cela ne serait pas possible. — Prendre