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TIMÉE DE LOCRES.

cercle ; car il n’y a qu’une sphère qui puisse, en mouvement comme en repos, conserver la même place et ne pas la quitter pour en occuper une autre, tous les points de sa circonférence étant à la même distance du centre[1]. Comme la surface du monde est parfaitement unie, il n’a pas besoin de ces organes mortels qui ont été adaptés aux autres animaux pour leur usage.

Quant à l’âme du monde, Dieu l’attacha au centre, et de là l’épandit partout et en enveloppa le monde entier. Il la composa du mélange de l’essence indivisible et de l’essence divisible qu’il combina en une seule, dans laquelle il réunit les deux forces qui sont causes des deux sortes de mouvements, le mouvement du même et le mouvement du divers ; et comme ces deux essences ne sont pas propres à s’unir entre elles, le mélange ne se fit pas facilement. Les parties dont ce mélange se compose sont entre elles dans le même rapport que les nombres harmoniques, et Dieu établit ces rapports en faveur de la science, afin qu’on n’ignore pas de quoi et par quelle règle

  1. En effet, si l’on conçoit au centre d’une figure quelconque une ligne qui vienne couper en un point donné le périmètre de cette figure, il est clair que si la figure se meut autour de son centre, et que la ligne demeure immobile, le périmètre viendra couper la ligne à des distances inégales, à moins que la figure ne soit sphérique.