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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/886

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NOTES


appartiennent à cette sphère, demeurent en apparence dans une immobilité absolue ; ce qui est contraire à l’expérience et au sens commun, et à l’opinion de Platon, exprimée dans ce même passage.

4° Les divers mouvements des huit sphères expliquent toutes les apparences célestes : il n’y a donc aucune raison pour donner un mouvement à la terre.

5° Enfin Platon assigne un mouvement aux étoiles fixes, et deux mouvements aux planètes : puisqu’il ne range la terre ni avec les unes ni avec les autres, il y a lieu de croire qu’elle ne participe à aucun de leurs mouvements.

On peut ajouter à ces raisons que Platon aurait nécessairement insisté sur le mouvement de la terre s’il l’avait admis, et que ce point était trop controversé de son temps et trop important en lui-même pour qu’il ne fît que l’indiquer en se servant d’une expression équivoque.

Simplicius suppose qu’Aristote aura commis une méprise en attribuant à Platon lui-même une opinion d’Héraclide de Pont, son disciple ; d’autant plus aisément qu’il paraît que dans sa vieillesse, au témoignage de Théophraste cité par Plutarque, Platon avait embrassé l’opinion des pythagoriciens. Peut-être alors le Timée était-il déjà composé, et Aristote aura-t-il interprété le passage de ce dialogue sans y