son, dit-il à peu près, se fabriquait et se plaçait dans l’homme, grands et nombreux seraient les salaires que recueilleraient (les gens capables d’un tel travail).
Et encore :
Vois-tu comme il se contredit sur un même sujet ?
Ménon. — Cela paraît évident.
Socrate. — Est-il aucune autre chose à propos de laquelle on puisse dire comme de celle-ci que ceux qui s’en prétendent les maîtres sont tenus non seulement pour incapables de l’enseigner à autrui, mais encore pour ne pas en avoir eux-mêmes la science et pour être b mauvais précisément en ce qu’ils déclarent enseigner, tandis que ceux qu’on tient pour être personnellement d’honnêtes gens tantôt affirment et tantôt nient qu’on puisse l’enseigner ? Oserais-tu, à propos de quoi que ce soit, traiter proprement de maîtres des hommes aussi flottants ?
Ménon. — Assurément non.
Socrate. — Mais alors, si ni les sophistes ni les honnêtes gens ne peuvent enseigner cette chose, n’est-il pas évident que personne ne le pourra ?
Ménon. — Je le crains.
Socrate. — Et, c sans maîtres, point de disciples ?
Ménon. — Je crois que tu as raison.
Socrate. — Une chose qui n’a ni maîtres ni disciples n’est-elle pas, de notre propre aveu, une chose qui ne peut s’enseigner ?
Ménon. — Nous l’avons reconnu.
Socrate. — Or la vertu, semble-t-il, n’a pas de maîtres ?
Ménon. — Non.
Socrate. — Ni par conséquent de disciples ?
Ménon. — Sans doute.
- ↑ Cf. Théognis vv. 33-36 et 434-38 : les deux citations sont textuelles, mais avec une interversion dans la seconde.
titre que celui d’orateur (ῥήτωρ) : à cet égard, il se distingue nettement de Protagoras (cf. p. 266, n. 1).