terme b du cours de leurs flots, c’est que l’eau n’y trouve pas de point d’appui ni de base[1] ; il est donc naturel qu’elle y ait un mouvement d’oscillation et d’ondulation, qui la fait monter et descendre. L’air aussi et le souffle qui s’y rattache font de même[2] ; ils accompagnent et suivent en effet le mouvement de l’eau, aussi bien quand il la porte vers l’autre côté de la terre, que lorsque c’est de ce côté-ci. C’est comme quand nous respirons : expiration et inspiration sont toujours un cours du souffle ; de même aussi, dans la région dont il s’agit, l’oscillation du souffle, concomitante de celle de la substance humide, donne lieu à des vents d’une irrésistible violence, tant lorsqu’il entre que lorsqu’il sort. Supposons donc que l’eau se soit retirée vers les régions qu’on appelle c inférieures ; alors, en affluant à travers le sol aux lieux où, comme on l’a vu, s’opère la descente de son flot, elle les emplit : c’est comparable au procédé de l’irrigation. Supposé au contraire qu’elle les déserte pour se lancer de notre côté, ce sont ceux d’ici qu’elle emplit à nouveau. Une fois qu’ils ont été emplis, le flot s’écoulant par les voies de passage et traversant le sol, chaque fois aussi il parvient à chacun des endroits vers lesquels il s’est fait une route : c’est ainsi que, outre les mers, il produit lacs, fleuves et sources. Puis il part de là pour s’enfoncer derechef à l’intérieur de la terre, et, après avoir fait, d tantôt des circuits de plus grande longueur et en plus grand nombre, tantôt de moins nombreux et de plus courts, derechef il se jette dans le Tartare. Il y a des cas où c’est beaucoup plus bas que l’irrigation n’avait eu lieu, dans d’autres un peu plus bas, le cours du flot aboutissant toujours cependant en dessous de son départ[3]. De plus, tandis que parfois le point où le cours aboutit fait vis-à-vis à celui où s’est produit le jaillissement initial, parfois au contraire ces points sont dans la même partie ; il peut arriver d’ailleurs que les circuits du flot fassent un tour complet ; s’enroulant une seule fois ou même plusieurs en spirale autour de la terre à la façon des serpents, ils descendent aussi bas que possible pour regagner
- ↑ Pour comprendre ceci il faut le rapprocher de 112 e s. in.
- ↑ Dans nos creux l’eau est mêlée à l’air (cf. 109 b, 110 c, e) ; l’air mû est le souffle (Crat. 410 b), qui ainsi est mû avec l’eau.
- ↑ En descendant, on va le voir, le plus possible, le flot monte toujours vers le centre ; voir n. 1 et cf. 113 b.